Hello
Moi, c’est Mégane. Depuis près de 3 ans, je suis indépendante. J’ai quitté le salariat pour me lancer dans la grande aventure de l’entrepreneuriat et… (spoiler alert) je ne regrette pas du tout !
Pour plein de raisons.
Mais la raison principale, c’est le sujet de cet article : la liberté d’organiser mon travail en fonction de mes envies, mes besoins, mes humeurs et mon niveau de fatigue.
En bref, en fonction de mon cycle menstruel
Pourquoi j’écris cet article ?
En avril 2022, Constance Guyon Desreux, Content & Social Media Manager chez Moka.care m’a contactée sur LinkedIn à la suite d’un de mes posts LinkedIn : je parlais des actions que j’avais mises en place pour mieux vivre mon aventure entrepreneuriale.
Constance a proposé de m’interviewer pour son prochain article :
Congé menstruel : vers une entreprise “sang tabou”.
Évidemment le sujet me passionne, je dis oui direct. Et puis à la sortie de l’article, j’ai rédigé un post LinkedIn pour en parler :

Ma foi, le post a vraiment résonné auprès de nombreuses personnes (femmes et hommes !), et j’ai reçu une multitude de messages et commentaires qui me demandaient plus d’infos.





Dooooonc : je prends ma plus belle plume pour expliquer plus en détail dans cet article ce que j’ai mis en place ces dernières années
J’espère que cela vous inspirera et vous donnera envie de vous intéresser au sujet, que vous soyez une femme ou un homme !
D’ailleurs j’en profite pour saluer chaleureusement les messieurs qui sont venus me parler en message privé à la suite de mon post pour mieux comprendre les enjeux C’est beau ! Et ça montre que notre société est clairement en train d’évoluer vers plus d’empathie, d’altruisme et d’égalité. Merci à eux !
Petit disclaimer avant de commencer
Avant toute chose, je tiens à préciser que :
- Je ne suis pas une professionnelle du sujet.
- Tout ce que j’écris ici est tiré de mes observations personnelles, je n’ai lu aucun livre ni suivi aucune formation sur ce sujet.

Étape 1 - J’ai appris à m’observer pour identifier mes phases
Mes premières règles
Tout a commencé pour moi quand j’avais 15 ans : l’arrivée de mes premières règles.
C’était une phase de la vie que j’appréhendais beaucoup, donc je m’étais énormément renseignée à ce sujet : j’en parlais souvent avec ma maman, j’avais acheté des magazines qui en parlaient, j’étais très attentive aux cours de SVT (eh oui, c’était moi au premier rang)
Bref, mes règles sont arrivées un jour d’école (la looose, j’avoue).
J’avais découpé un calendrier dans un des magazines que je lisais :
à chaque cycle, je notais scrupuleusement les jours de mes règles et les flux
(+ ou ++ ou +++).
Comme l’avait conseillé le magazine (pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis très studieuse).

PS : j’ai classé tous ces calendriers dans un classeur que je trimballe avec moi à chaque RDV gynéco (non, non, je ne suis pas psycho-rigide…).
Le boom technologique
Puis, quelques années plus tard est arrivé le boom des smartphones et toute la technologie qui va avec. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à utiliser une application qui permet de noter mes règles dans mon téléphone, c’est plus pratique quand même !
Mais aussi d’ajouter des “notes” :
à l’époque, je marquais mes douleurs.
J’ai donc un historique de plus de 13 ans de cycles menstruels ! Héhé
(J’utilisais Calendrier, Powered by Amila : en vrai, pas ouf cette app. Mais elle faisait le job)
Ma première relation amoureuse sérieuse
Arrive ensuite le moment fatidique de l’emménagement avec mon copain et mon lancement en tant qu’indépendante (il y a 3 ans donc si vous avez bien suivi).
Je vous raconte ça parce que c’est LUI qui m’a fait prendre conscience que j’avais des humeurs et des phases de travail changeantes
Voilà la phrase qui a fait tilt dans mon cerveau : “Ah mais Mégane, j’ai l’impression que tu fais une crise de légitimité tous les mois sérieux”.
Moi :

Ça m’a tout de suite interpellée : et si mes humeurs, ma capacité de travail et ma productivité étaient liées ?
Et si tout ça était cyclique ?
J’ai donc commencé à prendre des notes dans mon application. En plus de noter mes jours de règles et les flux, j’ai aussi commencé à noter mes humeurs et autres symptômes :
- “Pleurs”
- “Colère”
- “Tristesse”
- “Pète le feu”
- “Douleurs”
- “Fatigue ++”
- “Anxieuse”
- “Sociable”
- “Pas légitime”
- Etc…
(Je mets des guillemets parce que c’est vraiment les notes que j’ai prises. Je viens de regarder )
Puis, j’ai aussi commencé à prendre des notes sur mon travail :
- “Créative”
- “Procrastine de ouf”
- “Rédaction de plein de contenus”
- “Les visio ça saoule”
- “Pas d’inspi”
- Etc…
Et vous vous en doutez, j’ai commencé à faire des liens entre les différents éléments que je notais

Alors, quelle productivité pour quelle phase ?
Voici les découvertes que j’ai faites
LES RÈGLES
- Fatigue extrême les 2 premiers jours.
- Difficile de travailler et d’être efficace.
- Pas envie de parler aux autres.
- Je ne me sens pas légitime.
APRÈS LES RÈGLES (phase pré-ovulatoire pour les connaisseurs)
- J’aime discuter avec d’autres entrepreneurs.
- J’ai envie de faire des afterworks, des coworkings.
AVANT LES PROCHAINES RÈGLES
- J’ai plein d’idées pour Marketing Flow.
- Je suis on fire pour rédiger du contenu.
- Je prends des initiatives.
Encore une fois, ce ne sont que MES observations. Il ne faut pas en faire une généralité !
Mais de cette analyse, j’ai pu établir la règle d’or N°1 à laquelle je ne déroge plus jamais : quoiqu’il arrive, je m’écoute avant tout.
Et j’ai aussi défini d’autres règles très concrètes pour le boulot.
Je vous en parle juste ici
Étape N°2 - J’ai fixé une règle d’or : toujours m’écouter et me reposer quand nécessaire
J’ai remarqué une chose essentielle dans mon fonctionnement :
⇒ Si je ne me repose pas correctement au début de mon cycle (= les règles), alors je traîne une fatigue latente pendant tout mon cycle.

Et chez moi, c’est toujours pareil :
Fatigue ⇒ Baisse de performance ⇒ Frustration ⇒ Anxiété ⇒ Mauvaise nuit ⇒ Fatigue => Baisse de performance…..
C’est vraiment un cercle vicieux la fatigue !
Voici donc la règle d’or que je me suis fixée : toujours être à l’écoute de mon corps.
Si je sens que je suis fatiguée, alors :
Je décale mon réveil à 9h au lieu de 7h45
J’arrête de travailler plus tôt
Je fais une pause dans la journée et je fais autre chose : traîner sur insta, faire des coloriages, arroser mes plantes, cuisiner, écrire….
(mais ça c’est valable à tout moment de mon cycle hein, pas seulement au début)
Et surtout : je ne culpabilise pas de le faire. Parce que c’est un investissement de long terme !
Étape N°3 - Organiser mes semaines de travail pour ne jamais être fatiguée
Vous l’avez compris, chez moi, la fatigue est la pierre angulaire de mes cycles. Je dois donc tout faire pour éviter d’être fatiguée !
Grosso modo, ça donne ça pour les différents jours du cycle :
Jour 1 à 5
- Je me lève à 9h
- J’arrête de travailler à 17h
- J’aménage mon espace de travail pour avoir ma théière à portée de main en permanence.
- J’essaie de caler une journée off par mois pour prendre soin de moi à ce moment-là (spa, massage, réflexologie…)
Tâches privilégiées : tout ce qui demande peu d’énergie et de concentration ⇒ Compta, Tri des emails, etc.

Jour 6 à 15
- Je bosse dans un coworking au moins 1 jour.
Tâches privilégiées : tout ce qui demande un bon relationnel ⇒ Visio avec les clients, Séminaires avec mon associé, Enregistrement de podcasts, Lives.

Jour 16 à 28
- Je reste chez moi le plus possible pendant les temps de travail.
- Je diminue les appels et les visios.
Tâches privilégiées : tout ce qui demande de la concentration ⇒ Création de contenus, Réalisation de maquettes sur Miro, Ré-organisation du Notion, etc.

Est-ce que ma vie est à ce point millimétrée ?
ABSOLUMENT PAS !
J’essaie au maximum de coller à ces directives, mais on sait très bien vous et moi qu’il faut composer avec les aléas de la vie, les agendas des autres, les événements imprévus, etc.
Par contre, quand on a des grandes phases de lancement pour Marketing Flow ou qu’on doit prévoir nos séminaires par exemple, j’essaie toujours de les caler en dehors du début de mon cycle. Parce que j’ai le contrôle sur ces choses-là !
Voilà, je pense que je vous ai à peu près tout dit.
J’espère que ça vous aura inspiré.e ou alors intrigué.e !
Si vous vous dites que je suis une grande folle, grand bien vous fasse.
Je comprends honnêtement !
(Et encore, je ne vous ai pas partagé les mandalas lunaires que je tiens à jour tous les mois haha)
Lectures intéressantes que l’on m’a recommandées
Si le sujet vous intéresse, voici quelques ressources que l’on m’a recommandées :
- Lune Rouge, Les forces du cycle féminin – Miranda Gray.
- Les 4 archétypes féminins (le blog de La Bougie Herbivore est bien fait).
- Le compte Insta de Déesse Sacrée.
Si vous souhaitez partager d’autres ressources, n’hésitez pas à commenter, je les ajouterai !
5 idées concrètes pour faire bouger les lignes en entreprise
Je termine cet article par un petit paragraphe sur le monde de l’entreprise (ah oui, quand même !)
Parce que c’est bien beau tout ça, mais est-ce réaliste de penser que toutes les femmes peuvent adapter leur travail en fonction de leurs cycles ?
Dans mon cas, c’est évident que mon statut d’indépendante m’a donné une bien plus grande liberté pour faire tout ce chemin
MAIS je pense qu’il y a quand même plein de choses à mettre en place pour le transposer au monde de l’entreprise !
Voici 5 idées (encore une fois, personnelles) :
1. Ne pas donner de traitement de faveur aux femmes
#égalité
C’est un avis très personnel, mais je pense que donner un congé menstruel aux femmes les desserviraient par exemple. Parce que c’est stigmatisant. Je l’entends d’ici la phrase : “ah regarde, elle a dû prendre un congé menstruel. Elle va être d’une humeur massacrante à son retour…”.
Pour être cohérente avec cette opinion, les 4 idées suivantes sont donc destinées à améliorer le quotidien des femmes en entreprise, mais elles sont tout à fait applicables aux hommes aussi ! J’utiliserait donc le pronom « ils » pour nommer les salariés au sens large du terme 🙂
2. Accorder plus de flexibilité aux salariés
#confiance
Je pense que les salariés devraient pouvoir choisir :
- Leurs horaires de travail
- Les jours de télétravail (genre quand tu as tes règles et que tu as besoin de calme et de repos)
- Quand ils ne veulent pas être dérangés par des crises de réunionites aigües
PS : je parle ici d’un milieu que je connais, celui du marketing où la présence physique d’une personne n’est pas indispensable.
3. Ne pas imposer de réunion sans en discuter avant avec la personne concernée
#communication
Exit les invitations à des réunions envoyées directement par email : souvent la personne n’ose pas refuser parce qu’il y a un créneau libre dans son agenda… Alors qu’elle souffre horriblement à cause des crampes de ventre par exemple.
4. Ne pas se vexer quand un.e collègue ne veut pas caler une réunion importante tel ou tel jour
#empathie
On ne force pas, on ne force pas, on ne force paaaaaas.
Quand un.e collègue nous dit « non » pour une réunion tel jour, on propose une autre date. Pas la peine de forcer hein !
5. Proposer des formations aux cycles féminins prises en charge par l’entreprise
#formation
Je crois beaucoup au rôle de l’éducation dans le changement sociétal. Et c’est valable pour l’école, mais aussi pour le monde de l’entreprise. Comment peut-on espérer un changement ou de l’empathie si les personnes que nous côtoyons tous les jours ne sont même pas au courant de nos problématiques et challenges ?
Vous voyez autre chose ? On en discute en commentaires !
Et voilà, cet article se termine ici.
Si vous avez lu jusqu’au bout, wahouuuu bravo et merci
.
Je vous ai un peu raconté ma vie, c’est vrai. Et pour tout vous dire, j’ai longtemps hésité à publier cet article C’est difficile de se mettre à nu et de parler de sujets tabous de manière ouverte. D’autant que mes seules prises de parole ont toujours été centrées autour du Marketing, de l’impact positif et de l’entrepreneuriat au sens Business. Là, je m’aventure dans une nouvelle contrée !
Si cet article vous a plu, alors tant mieux. J’espère qu’il aura de l’impact en tout cas
Si cet article ne vous a pas plu ou qu’il vous a dérangé.e, n’hésitez pas à me dire pourquoi (de manière constructive par contre ^^).
Bonne journée
Mégane